L'orage d'une robe qui s'abat
Puis un corps simple sans nuages
Ainsi venez me dire tous vos charmes
Vous qui avez eu votre part de bonheur
Et qui pleurez souvent le sort sinistre de celui qui vous a rendue si heureuse
Vous qui n'avez pas envie de raisonner
Vous qui n'avez pas su faire un homme
Sans en aimer un autre
Dans les espaces de marées d'un corps qui se dévęt
A la mamelle du crépuscule ressemblant
L'oeil fait la chaîne sur les dunes négligées
Oů les fontaines tiennent dans leurs griffes des mains nues
Vestiges du front nu joues pâles sous les cils de l'horizon
Une larme fusée fiancée au passé
Savoir que la lumičre fut fertile
Des hirondelles enfantines prennent la terre pour le ciel
La chambre noire oů tous les cailloux du froid sont ŕ vif
Ne dis pas que tu n'as pas peur
Ton regard est ŕ la hauteur de mon épaule
Tu es trop belle pour pręcher la chasteté
Dans la chambre noire oů le blé męme
Naît de la gourmandise
Reste immobile
Et tu es seule.
1933.
vezi mai multe poezii de: Paul Eluard